Chats simples ou chats vidéo, chats de pré-recrutement ou d’information, préparation, posture, syntaxe, smileys, tutoiement-vouvoiement, …, cet échange repris dans ce billet aborde toutes les questions relatives à ces entretiens « 2.0 ».
A la place de la prise de contact habituelle réalisée par téléphone, on peut ainsi avoir aujourd’hui le lancement spontané d’un chat à l’initiative du recruteur ou du candidat sur des réseaux comme Huzz ou Facebook. Ainsi, celles et ceux qui répondent à une offre d’emploi savent désormais qu’il est possible d’entrer en contact avec un recruteur lorsque celui-ci est inscrit sur ces réseaux sociaux.
Absolument pas ! Dans les chats organisés par l’Apec, nous voyons toutes sortes de profil, du jeune diplômé au senior. Ce genre de manifestations est simplement plus facilement accessible aux personnes qui maîtrisent un minimum les nouveaux médias. Certes, les plus jeunes sont plus à l’aise, plus particulièrement sur les réseaux sociaux type Facebook et un peu moins sur ceux à visée plus professionnelle comme LinkedIn ou Viadeo.
Les jeunes qui ont un petit avantage générationnel avec ces outils en ligne ont intérêt à le cultiver pour garder cette avance sur les générations qui les précèdent car les quadras et même les quinquas s’y mettent de plus en plus.
Comment se déroule un pré-recrutement par chat ?
Une première catégorie est développée sur les salons virtuels, comme les Monster e-days ou le dernier en date, Catalyz, destiné aux grandes écoles. Dans ce cadre, les visiteurs s’inscrivent en ligne sur des créneaux disponibles pour dialoguer avec les recruteurs d’une des entreprises présentes sur les stands virtuels. L’échange - qui peut aussi se dérouler sous la forme d’un entretien en visioconférence - dure entre vingt minutes et une demi-heure. Le propos de l’entreprise est de communiquer sur un poste précis.
Une seconde catégorie de chats s’observe aujourd’hui entre un candidat et un recruteur qui conversent spontanément au hasard d’une rencontre provoquée sur un réseau social, tel www.huzz.com. Le recruteur, par exemple, aperçoit le profil d’un candidat qui l’intéresse, vérifie qu’il est en ligne et initie un échange au débotté, comme il aurait pu le faire en le contactant au téléphone. Et la réciproque est évidemment possible.
Existe-t-il d’autres sortes de chats en lien avec une démarche de recrutement ?
Oui, à côté des chats de pré-recrutement, il existe en effet des chats d’information sur les besoins en recrutement d’une entreprise. L’Apec organise ce type de chats pour certaines de ses entreprises clientes. L’événement se concentre alors sur un besoin précis de l’entreprise : des postes IT chez Michelin, des postes commerciaux pour Yves Rocher… Leur but ? Echanger de l’information sur les postes à pourvoir. On y retrouve ainsi les renseignements diffusés habituellement sur une offre d’emploi mais en plus développés. Les entreprises répondent, en effet, à toutes les questions posées. Il y a celles classiques qui concernent le profil et celles, un peu plus poussées, qui abordent les perspectives d’évolutions dans le groupe, le détail du processus du recrutement, l’intérêt de l’entreprise pour les profils jeunes diplômés et seniors, … C’est véritablement une conversation entre un recruteur et un candidat même si ce face-à-face virtuel est collectif avec, d’un côté, un ou deux recruteur(s) et manager(s) et, de l’autre, 100 à 200 internautes. Cette dimension collective de la discussion n’empêche pas la richesse des échanges. Bien au contraire. Les internautes se présentent sous un pseudo, ce qui les libère. Ils s’autorisent ainsi plus facilement à poser certaines questions, ce qu’ils n’oseraient pas de visu. Et les entreprises se prêtent au jeu. Elles comprennent, évidemment, tout l’intérêt de ces conversations orchestrées en amont du recrutement et de l’offre pour soigner leur Marque employeur et séduire les candidats potentiels.
Tout dépend du recruteur. Certains vont être plus tolérants, d’autres non. Pour ma part, je conseille d’être toujours attentif lors d’un chat à l’orthographe et à la grammaire en relisant systématiquement les phrases avant de les envoyer. La maîtrise de la langue française à l’écrit, quel que soit l’échange, demeure primordiale. Mais lors d’un chat, une faute ici ou là sera moins grave et plus rapidement pardonnée, car plus spontanée, qu’une faute relevée dans une lettre de motivation ou un CV que l’on suppose avoir été relu une bonne dizaine de fois.
Sans tomber dans la conversation entre copains, on peut admettre un style plus direct et moins formel. Les réponses sont donc courtes car plus instantanées. Le média est en temps réel, on s’attend donc à ce que l’échange aille vite. Autrement dit, c’est l’outil qui incite les participants à être brefs.
Tout dépendra du recruteur, mais comme le candidat ne sait pas sur quel type d’interlocuteur il va tomber, la prudence s’impose. Je conseille donc de ne pas en abuser même s’il est facile de très vite adopter une approche conviviale et directe.
Il est fréquent, dans l’utilisation des médias sociaux ou lors d’un chat de pré-recrutement activé spontanément par le recruteur ou le candidat, de voir les participants en venir au tutoiement. C’est le support qui veut cela car il est rare de voir recruteur et candidat en face-à-face se mettre à se tutoyer. D’ailleurs, au lendemain d’un chat, quand l’un et l’autre se retrouvent de visu, le vouvoiement refait son apparition. Pour conclure, je recommande le vouvoiement moins risqué. Il ne faut pas perdre de vue qu’il s’agit de pré-recrutement et d’une conversation à enjeu.
Ils sont de plus en plus intégrés aux salons de recrutement virtuels et sont également utilisés dans les process de recrutement par certains consultants lorsque le candidat ne réside pas dans la même ville, voire le même pays. Ils peuvent également constituer la suite immédiate et logique d’un échange initié par chat simple. Je trouve qu’ils sont un super outil grâce auquel on voit le candidat et avec lequel on entame une conversation. Même si c’est moins le cas que dans un échange physique, quantité de messages et d’informations non verbales y sont tout de même perceptibles. On peut ainsi observer les personnes réagir aux questions.
Non car les recruteurs préfèrent toujours rencontrer les candidats « IRL » (In Real Life, « dans la vraie vie », en Français). Le chat vidéo, échange en visioconférence, s’utilise pour le premier entretien. D’autres suivent de visu, à moins que la personne habite à l’autre bout de la planète. Et là encore, l’entretien traditionnel en face-à-face interviendra lors de l’étape finale.
Evidemment, comme peut l’être l’entretien de qualification téléphonique qui précède traditionnellement l’entretien physique. C’est le principe de la présélection. Ces pré-entretiens chat simple ou en visioconférence jouent le rôle de filtre. À chaque fois, il est question d’affiner une sélection de candidats pour n’en garder qu’une poignée, reçue alors en tête-à-tête.
Ces rendez-vous à distance n’exigent pas un matériel ultra perfectionné. Les ordinateurs aujourd’hui sont tous équipés d’une webcam. Pour un plus grand confort d’écoute, un casque avec micro est recommandé, mais il est possible de s’en passer.
Comment je me prépare à un chat et à un chat-vidéo ?
Comme pour un mini-entretien téléphonique. C’est un échange. Il exige donc d’être au calme, sans bruit parasite autour de soi, le CV et l’offre sous les yeux. Egalement à portée de main : une sorte de pense-bête récapitulant ses compétences et atouts majeurs avec, si possible, des exemples en guise d’illustration. Autant de mots clés qui vont aider le candidat à ne pas perdre le fil de son argumentaire. Ce dernier aura également écrit noir sur blanc quelques-unes des questions qu'il entend poser au recruteur sur l’entreprise et le poste à pourvoir. Je donne exactement les mêmes conseils pour un entretien téléphonique.
Comme pour un entretien même si celui-ci est plus court et direct. Pour autant, si le fond ne doit pas être négligé, la forme non plus. Le chat doit être appréhendé comme un premier entretien. Les principes de base de bienséance sont les mêmes. On prend ainsi toujours moins de risque d’être en costume qu’en « jean-baskets », d’être poli et de respecter les codes de bonne conduite. Qu’on le voit (chat vidéo) ou non (chat simple), et même si l’outil invite à être décontracté, c’est toujours un recruteur qui est de l’autre côté de l’écran.
Pour compléter mon propos, je vous invite à lire le billet qu’Hugues TRUTTMANN a consacré au Chat, outil d’échange entre le Recruteur et le Candidat, qu’il a appelé « JobChat 2.0 ». Hugues a également été interviewé par Céline LACOURCELLE et donc contribué au Livre en qualité d’Expert du Recrutement 2.0.